On continue notre rétrospective Star Wars avec l’Attaque des Clones. Le deuxième film de la prélogie a reçu, à sa sortie, un accueil plutôt mitigé par les critiques et le public et a longtemps été considéré comme le pire de la saga. Mais il connaît aujourd’hui un jugement moins acerbe de la part de la communauté Star Wars qui, au vu des productions récentes de Disney, reconsidère un film qui finalement n’est pas si mauvais que ça. Le temps a également joué un rôle important puisque la part de fans ayant découvert Star Wars avec la prélogie n’a cessé d’augmenter durant ces dernières années.
Avant-dernier long-métrage réalisé par George Lucas qui a réalisé étonnamment « que » six films, l’Attaque des Clones est un film révolutionnaire par l’utilisation de caméras numériques, de décors réalisés en image de synthèse et de ses effets spéciaux. Il est grand temps pour nous de vous proposer notre critique, d’un film qui a à jamais changé notre vision de cette saga que nous admirons tant.
Par quoi commencer ? Le plus simple ? La musique de John Williams est pour nous l’une des plus réussies de la saga. Le fait qu’elle n’ait pas été nommée pour l’oscar de la meilleure musique reste pour nous un grand mystère et une erreur de la part de l’académie. L’ambiance musicale est très riche et réussie tout au long du film, accompagnant le spectateur dans les scènes d’action mais aussi les scènes plus intimes sur Naboo. Le chef-d’œuvre de ce film et même de la saga selon nous est le thème d’amour d’Anakin et de Padme : Across the Stars. Rarement une musique de film n’aura su nous atteindre si profondément. Cette pièce traduit avec une grande justesse l’amour impossible entre Padmé et Anakin ainsi que l’enjeu tragique de ce nouvel amour et ses répercussions sur l’avenir de la galaxie.
En parlant de cet amour impossible, beaucoup ont critiqué ce point et ont été déçus par la manière dont la romance est amenée. Notre point de vue sur cette romance diverge légèrement :
Je trouve que certaines scènes, notamment dans les appartements de Padmé paraissent peu naturelles, en grande partie à cause du style de dialogues choisi par George Lucas. Cependant, les scènes sur Naboo m’ont beaucoup plu et je trouve justement que ce style de dialogue y trouve toute sa place. (R)
C’est bien dommage que la direction d’acteurs n’aide pas particulièrement à nous impliquer. Hayden Christensen et Natalie Portman s’embourbent dans cette romance digne des pires teen movies par moment. Je précise que je n’accuse pas les acteurs en eux-mêmes mais plutôt la direction de monsieur George Lucas. Et comme le dit mon cher collègue, le style de dialogues est quand même assez étrange. Les habitants de cette galaxie ont tendance à parler comme dans une pièce shakespearienne, sans toutefois y vivre. (M)
On découvre dans cet opus de nouvelles planètes et on continue d’en explorer d’autres, enrichissant ainsi l’univers Star Wars et son lore. Cet épisode intermédiaire permet de mettre en place de nombreux éléments utiles pour la suite et de mieux comprendre l’avènement de la guerre des clones et de l’empire. L’aspect politique est intégré comme dans La Menace Fantôme mais ne permet pas vraiment de comprendre les tenants et aboutissants de la politique galactique ainsi que des tensions qui mènent à la guerre. Ces tensions sont alimentées par le génie de Palpatine et de Ian McDiarmid qui encore une fois livre une performance exceptionnelle.
On peut enchaîner sur les autres personnages qui participent à ce film. Obi Wan Kenobi, Yoda, Shmi Skywalker, sont bien interprétés. Ils sont rejoints par de nouveaux personnages qui ont marqué l’univers Star Wars. Difficile de passer à côté de la performance du regretté Christopher Lee, qui ajoute un nouveau méchant iconique à sa filmographie. Son charisme porte chaque scène où il est présent.
La présence de ces acteurs n’empêche cependant pas le film de manquer cruellement de rythme. On se demande pourquoi donc on a besoin de passer par cette fonderie pour atteindre l’arène et se taper 10 minutes de galères et de faux suspens. La course poursuite dans Coruscant s’éternise également, voir Obi Wan boire un coup nous semble superflu. Ce n’est pas le montage qui dynamise tout ça, c’est mou du genou. Les scènes importantes sont coupées par des plans inutiles, rallongeant un film déjà bien fourni. Quelle perte de temps…
Ce film comporte cependant pour nous plusieurs scènes marquantes et même iconiques. Le combat final au sabre laser nous a beaucoup plu malgré une rigidité de la chorégraphie par moments. Point d’orgue du film, la scène de recherche de Shmi par Anakin est un plan splendide. La musique “Duel of the fates” met l’emphase sur le moment clé que vit Anakin. La mise en scène dans les décors de Tatooine est magnifique et l’on souligne le super effet sonore du speeder.
En parlant d’effets sonores, le film est une référence dans cet art. Que ce soit des vaisseaux, des armes, de l’utilisation de la force, nous sommes plongés dans cet univers crédible. Le mixage audio 7.1 nous immerge dans l’action, notamment dans la scène de poursuite sur Coruscant.
Si seulement l’on pouvait dire la même chose des effets spéciaux… Vouloir faire tous les décors en effets numériques amène une certaine laideur tout au long du film. Certaines scènes, notamment celles dans le temple Jedi, font penser à un jeu vidéo Ubisoft mal fini de 2008. On ne peut même pas dire que ça a mal vieilli, parce que même pour l’époque ce n’est pas incroyable.

Pour conclure, L’Attaque des Clones est pour nous le film le plus faible de l’œuvre de George Lucas, ses qualités certaines comme la musique et le mixage son sont toutefois entachées d’un rythme lent et d’effets spéciaux qui ont vieilli. Nous souhaitons tout de même condamner la vague de haine qui a suivi la sortie du film et les critiques violentes envers Hayden Christensen. Aujourd’hui le film et ses acteurs sont plus respectés et aimés, et c’est tant mieux !
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