On commence la rétrospective de l’immense saga Star Wars avec le premier film de la chronologie. Sorti en 1999, La Menace fantôme démarre une nouvelle trilogie ayant pour but de relater les événements précédant les cultissimes films originaux. Cette prélogie est loin d’avoir fait l’unanimité à sa sortie. Après 16 ans d’attente, les fans ont été particulièrement déçus (voire virulents, notamment envers certains acteurs), même si avec le temps, beaucoup semblent réhabiliter ces films par nostalgie. Mais du coup, 25 ans après, que vaut vraiment Star Wars épisode 1 : La Menace fantôme ?
Cet épisode suit le maître Jedi Qui-Gon Jinn et son padawan Obi-Wan Kenobi, personnage important de la trilogie originale. Alors que des tensions avec la Fédération du commerce menacent la paix établie par la République, ces deux Jedi reçoivent la mission d’escorter la reine Amidala de la planète Naboo jusqu’à Coruscant, dans l’espoir de trouver une issue pacifique. Sur leur chemin, ils font la rencontre d’Anakin Skywalker sur la planète Tatooine, futur apprenti Jedi.
Pour la nouvelle génération, ce film représente souvent le premier pas dans l’univers Star Wars, et a donc marqué l’enfance d’une grande partie de la communauté actuelle. Mais force est de constater que, malgré des qualités indéniables, le film est loin d’être exempt de défauts. Nous allons commencer par lâcher tout le négatif pour finir sur une note positive.
Déjà, nous trouvons que George Lucas ne brille pas dans sa réalisation. Alors, rassurez-vous, elle est très loin d’être mauvaise. Il suffit de se pencher vers d’autres créations de cet univers pour trouver pire. Ici, aucune fulgurance n’est à noter, et surtout, les scènes de combat en général alternent entre des plans larges ma foi sympathiques et des plans très rapprochés que nous trouvons peu lisibles. On peut rajouter à cela une certaine lenteur globale tout le long du film. George Lucas filme des détails dans chaque action qui ralentissent pas mal le rythme. On pense tout particulièrement à la scène sous-marine qui coupe le rythme du film.
Pour continuer dans le négatif, parlons de Jar Jar. Oui, ce n’est pas très original de parler de ce personnage, mais nous ne serons pas aussi virulents que certains. Il est vrai que ce personnage est très… lourd. Le but de celui-ci est clairement de faire rire les enfants, et nous ne critiquerons pas son humour. Mais nous trouvons dommage qu’une bataille qui aurait pu être épique se résume en fait à Jar Jar qui fait n’importe quoi (bataille de Naboo). Cependant, on peut très bien faire abstraction de Jar Jar pendant le film et se concentrer sur le meilleur.
Le film nous offre un très bon casting, et la prestation globale des acteurs est très bonne. Nous avons particulièrement apprécié Pernilla August dans son rôle de Shmi Skywalker, qui nous livre une interprétation convaincante d’une mère inquiète et qui souhaite le meilleur pour son fils. Ian McDiarmid joue à la perfection le rôle du sénateur Palpatine, un politicien ambitieux et manipulateur. Jake Lloyd, dans le rôle d’Anakin Skywalker, connaît quelques difficultés, mais c’est normal pour un acteur aussi jeune. Rien ne justifie les critiques extrêmement négatives qu’il a reçues à la sortie du film. Dans l’ensemble, il joue bien son rôle. Le duo Liam Neeson et Ewan McGregor fonctionne très bien dans la relation maître/apprenti de leurs personnages. Ahmed Best, qui joue Jar Jar Binks, a été harcelé pour son rôle vaseux qu’il joue pourtant à la perfection. Il n’est pas normal de blâmer un acteur pour le rôle qui lui a été écrit. Cet épisode introduit aussi le personnage de Dark Maul, un apprenti Sith, joué par Ray Park, qui porte la double casquette acteur/cascadeur. Malgré peu de dialogues, il aura réussi à nous marquer par son chara-design et son charisme, en plus de nous donner un combat épique, magnifiquement chorégraphié.
John Williams est en pleine forme, la bande-son est vraiment excellente et accompagne l’action avec brio, amplifiant nos émotions. Plusieurs morceaux sont mémorables. Nous pensons en particulier à la musique lors des funérailles de Qui-Gon. Et comment oublier le cultissime Duel of the Fates à la fin du film ? Certaines compositions apportent beaucoup d’émotions, tandis que d’autres accentuent le côté épique des combats, c’est brillant. Tout cela est parfaitement interprété par l’orchestre symphonique de Londres, qui démontre encore une fois son excellence dans le domaine cinématographique. Nous vous conseillons cette vidéo qui a pour sujet la bande-son de La Menace fantôme.
Les effets spéciaux numériques ont en globalité plutôt bien vieilli, mais certains font tâche aujourd’hui. Nous pensons en particulier aux droïdes de combat et à la scène de bataille sur les plaines qui nous offre un super champ de bataille sur fond de Windows XP, qui nous a fait saigner des yeux. Les décors sur fonds verts ne sont pas fameux non plus. En revanche, la bataille spatiale est très réussie visuellement, épique. De plus, la cerise sur le gâteau de ces effets spéciaux est la création totalement numérique de Yoda, qui surpasse complètement l’utilisation d’une marionnette. La course de modules est aussi très réussie au niveau technique, la vitesse aidant à cacher les faiblesses du numérique des années 90.
Cette scène est devenue culte tant elle est réussie. Cette course est juste géniale, en plus d’être rafraîchissante dans la saga Star Wars. On ressent la vitesse, la tension, et les bruitages sonores sont juste excellents.
Pour conclure, on peut saluer l’effort mis dans la création d’une nouvelle trilogie et de la mise en place d’un scénario original. L’ouverture du film sur de nouveaux mondes et peuples ainsi que l’introduction de la politique renforcent la crédibilité de l’univers. Star Wars continue de faire rêver les petits comme les grands, et même si de nombreux fans ont été déçus, c’est avec un regard d’indulgence que nous avons décidé de conclure cette critique. Star Wars restera toujours pour nous un grand amour.